Mille colombes

Le roi Ashoka

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Le roi Ashoka (304-232 av. J.-C.)

 

une surprenante métamorphose

du conquérant sans pitié

au souverain pacifique

 

 

 

 

 

Ashoka naît à Pataliputra (actuelle Patna) en 304 av. J.-C., dans la caste guerrière des Kshatriyas. C’est le 3e empereur de la dynastie des Maurya, fondée par son grand-père, Chandragupta 1er, dont la politique de conquête avait conduit à la création d’un vaste empire qui s’étendait sur la quasi-totalité du sous-continent indien et l’Afghanistan.

Chandragupta 1er abdique en faveur du père d’Ashoka, Bindusâra. Une fois au pouvoir, Bindusâra choisit ensuite Ashoka parmi ses nombreux fils pour assumer la fonction de vice-roi d’Ujjain. C’est aussi à lui qu’il fait appel pour mater une révolte à Taxila. Devenu vice-roi d’Ujjain et de Taxila, Ashoka découvre l’exercice du pouvoir.

 

Un souverain cruel

À la mort du roi Bindusâra, Ashoka, qui fait partie d’une nombreuse fratrie, n’hésite pas à faire éliminer tous ses frères et sœurs.

C’est ainsi qu’il accède au pouvoir en 273, mais pour des raisons mal connues, il n’est couronné roi du Magadha que quelques années plus tard, en 270 av. J.-C.

 

La guerre du Kalinga

Ashoka est maintenant à la tête d’un puissant empire qu’il gouverne en despote, faisant régner la terreur. Il dispose, d’une armée professionnelle qui compte, dit-on, 60 000 fantassins, 1 000 cavaliers, 700 éléphants, ainsi que d’une flotte de guerre.

En 261 av. J.-C., il décide de se lancer à la conquête du Kalinga, une région située sur la côte est du sous-continent. Cette guerre sera un véritable carnage : aux 100 000 victimes de la guerre s’ajoutent celles, tout aussi nombreuses, de la famine et des épidémies qui vont suivre.

Des fresques murales retrouvées dans des grottes de la région retracent de façon très évocatrice les atrocités perpétrées lors de ce conflit.

 

Une transformation radicale

Les courants de pensée jaïniste et bouddhiste occupent une place importante dans la société de l’époque, d’autant que le Bouddha Shakyamuni (le prince Siddhārtha Gautma) a aussi vécu au Magadha. Interpellé par les sages de ces deux religions, le souverain prend soudain conscience des conséquences de ses actes. Éprouvant de violents remords, il se retire pendant un an dans un monastère.

 

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Converti au bouddhisme, Ashoka prône la non-violence, devient végétarien, effectue des pèlerinages sur les lieux où avait vécu le Bouddha et fait de nombreux dons aux représentants des différentes religions (bouddhistes, jaïns, brahmanes). 

 

Sur une pierre du site d’Orissa, théâtre de la principale bataille, il fait graver un texte exprimant ses profonds regrets. Puis il constitue un corps de fonctionnaires à qui il confie la lourde tâche de tenter de réparer ses injustices.

 

Dorénavant conscient de la valeur de la vie, il prône le respect et la bienveillance envers tous les êtres vivants : humains et animaux. Il fait construire des hôpitaux pour les hommes et des asiles pour les bêtes malades, ordonne la culture des plantes médicinales, fait entretenir les routes et protéger les forêts…

 

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Désormais intéressé par la seule « conquête de la vertu », il fait construire plus de 80 000 stupas, encourage la propagation du bouddhisme et fait graver des édits pour proclamer son idéal de paix et de tolérance aux quatre coins de l’empire.

Pendant toute la suite de son règne, l’Inde connaîtra une période de paix, de prospérité et de développement culturel.

 

Celui que les bouddhistes appellent le roi Ashoka apporte la preuve qu’un même homme est non seulement capable du pire, mais aussi du meilleur. Il nous incite à ne pas nous focaliser uniquement sur le négatif, aussi horrible soit-il, mais à considérer le positif qui existe en chaque personne, et à penser qu’une solution pacifique est toujours possible.

 

 

 

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12/05/2022
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